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Les Reloux
26 février 2012

l'immense joie, la petite peine et la grosseuh déception...

hier, j'ai retrouvé mes grandes filles et mon mari.

et comme je le pressentais, j'ai vécu, coup sur coup, une immense joie, une petite peine et une grosse déception...

oui je sais, ça semble terrible dit comme ça. en même temps, c’est à chaque fois pareil, donc, au final, je ne suis pas si déçue que ça puisque je m’y attendais, mais bon…

les sensations que j'éprouve lorsque je retrouve mes filles après plusieurs jours de séparation sont en réalité assez indescriptibles.

d’abord, dès qu’elles arrivent, j'ai l'impression qu'elles ont pris deux ans et 15 centimètres (et, avec les années, c’est de pire en pire), je les couvre de baisers, je sens leur peau et leurs cheveux, je regarde leurs yeux pour m’assurer qu’ils n’ont pas changé de couleur, bref… je deviens un peu tarée… ou disons plutôt que toutes les ardeurs que j’ai eu tant de mal à calmer depuis plusieurs jours se réveillent ! (bon, il est vrai que j’avais mon gigot de 8 mois de demi pour laisser libre cours à mes ardeurs de baisers mais elle avait quand même une grosse gastro… et ça, ça calme même les plus accrocs d’entre nous…)

puis, je prends conscience qu’elles ont… survécu sans moi ! et même vécu plein de trucs chouettes ! certes, elles étaient avec leur père, et accessoirement avec leur grand-mère, leur tante, leur oncle et leurs cousins, mais le fait de me rendre compte qu’elles ont fait plein de trucs sans moi, qu’elles ont vécu des choses que je n’ai pas vécues avec elles, font qu’elles ne sont, pour moi, plus tout à fait les mêmes que lorsqu’elles sont parties. elles ont été confrontées à des événements, heureux ou malheureux, qu’elles ont dû gérer sans moi. et j’ai l’impression que ça les a fait… mûrir.

je sais bien que c’est le lot quotidien des enfants d’affronter des événements, des peurs, des joies, sans leurs parents, à l’école en particulier, mais raconter une journée n’est pas comme raconter une semaine. je sais qu’il y a des choses que je ne saurai jamais de cette semaine car elles leur paraissent (ou à leur père) trop insignifiantes pour m’être racontées. comment elles se sont brossées les dents ou pas d’ailleurs, comment elles se sont lavées les cheveux ou pas, comment elles se sont habillées seules ou pas, ce qu’elles ont lu comme histoires du soir, etc. et toutes ces choses, ben c’est ça aussi la vie !

je m’égare, je m’égare.

bref, une immense joie, immédiatement suivie d’une petite peine.

mais surtout, pour finir, une grosseuh déception de voir que malgré cet éloignement si difficile (il faut dire ce qui est), il est des choses qui ne changent malheureusement pas.

car oui, ce qui ne change pas, c’est qu’à peine 10 minutes après leur arrivée, les disputes et hurlements ont repris, comme si elles n’étaient jamais parties.

alors que dix minutes plus tôt, j’étais toute émue de voir à quel point cette semaine passée loin de moi leur avait enseigné la maturi…

« naaaaaaan, c’est A MOI !! »

« mais lâche moi ! mamannnnnn ! ahhhhhhhh ! »

« rends moi çaaaaaaaa ! »

« maman, on peut se déguiser ? » (comprendre : maman, tu peux venir dans la chambre ? on a sorti TOUS les déguisements du placard mais il reste un bandeau ou autre truc minuscule qu’on ne trouve pas ? tu peux chercher steuplééé ?)

« maman, mais OU t’as mis mon sac rose et blanc ? » (ndlr : le sac en question gisant un plein milieu du couloir le jour de son départ, nécessairement il n’y est plus…)

« on mange quoiiiiii ce soiiiiir ? » (le traditionnel)

« oh NAN pAs de lA pizzA !! » (no comment, fais du bien à fernand, vous connaissez la suite...)

vous voyez chucky ? ben c’était pareil mais en pire !

à tel point que je me suis demandé, l’espace d’un instant, si elles étaient jamais parties en vacances.

là, tout d’un coup, je retrouvais mes filles comme je les avais quittées six jours auparavant (certes, avec deux ans et 15 centimètres de plus).

je me suis frotté les yeux. et puis, noyée sous le vacarme ambiant, j’ai regardé V. comme dans un rêve.

et V. m’a regardée. elle aussi était très surprise de ce retour en fanfare même si beaucoup plus tolérante que moi.

et son visage légèrement pâlot m’a rappelé qu’elle avait bien été malade, pendant ces 5 gros jours.

qu’on avait vécu ensemble des moments pas faciles faciles (aheum, c’est peu de le dire) et quelques petits moments de bonheur intense.

et surtout surtout, que pendant une petite, toute petite semaine, on était AU CALME bordel !!

elle aussi semblait me dire « mais POURQUOI sont-elles rentrées maman ? dire qu’elles me manquaient… »

et maintenant, une question me brûle les lèvres : c’est quand les prochaines vacances de la zone C ?

 

ps : je vous l’ai fait courte cette grosse déception, mais elle m’a quand même tellement prise de plein fouet qu’au bout de deux heures d’excitations et de disputes en tous genres, plutôt que de poursuivre ma propre course aux décibels, j’ai pris mes cliques et mes claques et suis sortie faire un tour salutaire chez Monop !!

ps bis : vous me direz « ben, et ton mari ? », et ben lui, rien à dire, faut dire ce qui est, il m’a manqué et son retour n’a été qu’une grande, une immense joie…

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Commentaires
D
Je n'arrive pas à croire que j'ai de ja lu ça !! 😘
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4
Que te dire ? j'ai beaucoup souri en te lisant...souri parce que je te comprends et que cela fait du bien aussi de savoir que ce type de sentiments est partagé par d'autres ! Lorsque je rentre de déplacement, la valise soigneusement complétée de petits cadeaux, c'est exactement pareil : joie- gloups - aïe !- c'est quand que je repars ?....oui...mais c'est comme cela qu'on les aime non ?
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K
je te comprends en tout points ! :-)
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C
Et alors finalement Monop' ou pas Monop'? Tu t'es vengée sur la carte bleue?
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